Les jeunes des quartiers en action ! Opération nettoyage dans le quartier de Grigny 2 ! Initié par l’association au cœur de la ville, opération spontanée. Un reportage de Christopher Borges de Brito.
Des moutons pour tondre la pelouse et les herbes qui poussent sur les trottoirs… Voici le concept révolutionnaire de la « moutondeuse » ; ça se passe à Janvry, dans l’Essonne. Un reportage de Laura Ouvrard et Malik Zoubeiri
L’opéra bastille rouvre ses portes ce jeudi 8 septembre pour la première fois depuis le début de la crise sanitaire, pour l’avant-première du film de Philippe Béziat, Indes Galantes. Un documentaire sur la réinterprétation du chef d’œuvre baroque de Jean Philippe Rameau par Bintou Dembélé et Clément Cogitore.Un an après, les artistes se retrouvent dans l’opéra parisien mais cette fois-ci pour se voir à l’écran.
Pour l’avant-première du film documentaire de Philippe Béziat, la jauge de spectateurs autorisés est au max. Les danseurs et chanteurs se retrouvent dans la salle et se check du coude. Ils ont les yeux qui pétillent à l’idée de se voir sur grand écran, après avoir été suivi pendant près de trois ans par les caméras. Indes galantes relate la rencontre entre la danse urbaine et le chant lyrique sur un chef-d’œuvre baroque. Le documentaire démarre par des Instas Storys des danseurs qui filment leur répétition du quotidien, avec leurs voix en fonds sonores ce qui nous permet de faire leur connaissance.
Pour le spectacle, trente danseurs de hip-hop, flexing, break, krump et voguing ainsi que huit chanteurs lyriques ont été réunis. C’est une première pour les danseurs, c’est une première pour le duo Clément Cogitore et Bintou Dembélé et une première pour l’Opéra de Paris. A la direction musicale et chef d’orchestre : Leonardo Garcia Alarcon. Au moment des répétitions, dans le documentaire, les danseurs sont ébahis devant le leadership du musicien à baguette « Mais quel leader Leonardo, quand il parle j’ai envie de l’écouter alors que c’est le chef des musiciens, il me fait trembler ! » s’exprime un des danseurs, sur un ton étonné et les yeux scintillants.
Détourner est la règle d’or
L’émotion est à son comble, à la fois pour le spectateur mais aussi pour les acteurs de ce documentaire « C’est incroyable, je n’aurais jamais cru que l’opéra m’aurait touché aux larmes. Les gens ne se rendent pas compte du talent que ces personnes-là ont ». C’est ce que transmet l’une des danseuses sur les chanteurs d’Opéra. Cette symbiose entre le Street-dance et le chant lyrique se fait sentir à tous les niveaux. Clément Cogitore explique son intention : « Ce spectacle je voudrais qu’il puisse raconter les tensions entre les corps, les groupes et qui va petit à petit aller jusqu’à l’explosion ». Un propos qui colle très bien avec celui de Bintou Dembélé : « Je vais essayer de faire ce que j’ai l’habitude de faire, qui est le mot d’ordre du hip-hop, c’est détourner ». Le documentaire, bien construit, diffuse certains extraits du spectacle en représentation, avec des coupes mixées aux répétitions. Ce qui permet d’avoir à la fois ce naturel en entrant directement dans le quotidien de la troupe, mais aussi les réactions du public qui sont spectaculaires.
C’est le 23 août 1735 que le public français découvre pour la première fois les Indes galantes, un opéra ballet de Jean Philippe Rameau. L’opéra-ballet connait son âge d’or du XVIIème et XVIIIème siècle. Dans ce spectacle, le thème exposé est celui de la jeunesse européenne qui délaisse l’amour au profit de la guerre. Les dieux décident alors d’envoyer les amours vers des contrées plus lointaines. Comme dans la plupart des œuvres de l’époque, la vision de l’étranger apparaît déformée, comme témoigne le quatrième tableau du spectacle, par ailleurs le plus célèbre, qui reprend le mythe du « bon sauvage » et idéalise le peuple indigène. Ce genre mêle danse, chœurs et symphonies mais a aussi pour objectif d’être spectaculaire. Un objectif réitéré trois siècles plus tard avec un tout autre genre. Un pari réussi.
Comme le fait comprendre Philippe Béziat et Clément Cogitore à travers ce documentaire, une nouvelle génération d’artistes, « la jeunesse de Paris a aujourd’hui pris la Bastille », grâce à ce spectacle Les Indes Galantes.
A en croire le baromètre 2019 de la diversité dans la société française publié par le CSA ce mardi 29 septembre, la France serait majoritairement composée d’hommes blancs urbains valides appartenant à une catégorie socio-professionnelle supérieur (CSP+).
La représentation télévisuelle peut jouer un rôle important comme reflet de la réalité de la société française. En ce qui nous concerne nous sommes plutôt sur un miroir déformant. Le CSA déplore qu’ « une part de la société française reste encore ignorée des médias (…) il apparait plus que nécessaire de montrer le pays dans toutes ses diversités pour lutter contre l’ignorance et toutes formes de préjugés ou de discriminations ». Il convient que le secteur audiovisuel contribue au processus d’intégration des individus dans la société. Jusqu’à maintenant le constat est tel que, l’homme blanc CSP+, semble bien intégré dans la société, et est visiblement le seul.
A contrario de la gente masculine, les femmes, malgré l’actualité vive sur la représentation de celles-ci et l’effervescence des actions féministes, restent sous-représentées à la télévision. Selon l’INSEE, les femmes constituent 52% de la population, pourtant dans l’écran elles forment 39% des personnes visibles. Cette sous-représentation s’accentue également si elles sont en situation de précarité ou de handicap. Estimons-nous heureux, lorsqu’elles sont représentées, elles le sont plus souvent dans des rôles positifs que négatifs.
Il n’y a pas que les femmes handicapées qui ne sont pas représentées. Les personnes handicapées tout court ne le sont pas. On retrouve seulement O,7% des individus indexés à la télévision. Un chiffre qui stagne depuis quelques années, au grand désarroi du CSA, mais qui montre également les limites du baromètre puisqu’il ne reconnait que le handicap visible ou déclaré par une personne.
La part des personnes non-blanches qui n’évolue pas
Depuis quelques années, la part des personnes non-blanches dans le milieu audiovisuel vacille entre 14 et 17%. 2019 n’est pas un grand cru puisque le chiffre chute à 15% contre 17 % en 2018. Le point positif est que le nombre de « rôles positifs » s’améliore. Les personnes perçues comme « asiatiques » et celles comme « arabes » sont plus présentes que les autres années. Nous ne pouvons pas en dire autant pour les personnes noires. Leurs apparitions sont passées de 50% à 47%. Le nombre de noirs qui concourent dans les sports diffusés à la télévision, en hausse, a permis de sauvegarder une partie de la visibilité de cette frange de la population.
Malgré une stagnation, voir un recul de ces résultats par rapport aux années précédentes, il y a toutefois une amélioration, et pas des moindres avec une diminution des représentations des personnes non-blanches dans les activités marginales et illégales. De quoi limiter les stigmatisations et discriminations à l’avenir. « Un effort particulièrement important a ainsi été réalisé par les chaînes afin de ne pas donner une image stigmatisante des populations perçues comme ‘non blanches’ dans leur programmation », salue l’autorité indépendante.
Quid de la disparition de France Ô?
Le baromètre du CSA a été réalisé après le visionnage de 2400 programmes, et 1450 heures de fiction, d’information, de documentaire, de divertissement et de sport. 37 800 personnes ont été catégorisées sur 18 chaines (TF1, France 2, France 3, France 4, France 5, France Ô, M6, W9, BFMTV, C8, CStar, Gulli, CNews, NRJ 12, TMC, TFX, RMC Story, Canal+), à la mi-journée et entre 17 heures et 23 heures, pendant une semaine en mars 2019 et une autre en septembre 2019.
Il faudra surveiller l’an prochain l’impact de la disparition de France Ô, chaîne publique consacrée aux outremers, en août 2020. La visibilité de la diversité sur nos écrans pourrait en être bouleversée. Le CSA dit continuer d’encourager « les initiatives en faveur de la promotion de la diversité nationale ». En vain ?
Fary, Fadily Camara, Omar Sy, un casting cinq étoiles pour traiter d’un sujet d’actualité : la condition des noirs et du racisme en France. Tout simplement noir, de Jean-Pascal Zadi est sorti en salles le 8 juillet dernier. Il raconte les péripéties d’un comédien noir qui décide autant par conviction que par opportunisme d’organiser une marche de contestation noire en France. C’est devant le cinéma MK2 Bibliothèque dans le 13 arrondissement de Paris que notre équipe est parti rencontrer les spectateurs pressé de retrouver les salles de cinéma. Un sujet réalisé par Juliette Moreno avec Raphaël Jorge et Samia Benzaïd.
Thierry Martinvalet, mieux connu son le nom de « Nasty », le créateur de la compagnie Quality Street monte sur la scène. Il est 20h, ce doit être le début, il prend la parole : « On attend encore du monde… Non c’est une blague on sera pas plus nombreux ». Il doit y avoir une dizaine de personnes dans la salle. Nasty précise que c’est tout de même un public de qualité et qu’au vu du contexte actuel c’est un privilège de pouvoir jouer un spectacle dans un endroit clos.
Il explique ensuite la genèse du spectacle : « Lors d’un voyage en Guyane, il y a quelques années, j’ai passé la plupart de mon temps avec des sourds-muets. Ils m’ont tellement appris ». A la suite de ce voyage, ce chorégraphe à la casquette sur le côté s’inscrira à l’IVT (International Visual Theater, ndlr) durant deux mois pour apprendre à signer. Puis l’idée lui vient de mélanger deux cultures : la danse hip-hop et la langue des signes.
Avant de démarrer le spectacle, Nasty apprend les rudiments de la langue des signes au public, comme bonjour, merci, aimer, papa, maman etc… Des bases qui permettront de comprendre des moments du spectacle.
C’est le moment pour Eric Braflan, dit « Rickysoul » d’entrer sur scène. Les lumières s’éteignent, et des bruits de pas claquent sur le sol. Rickysoul apparait. Les pas de break s’enchaînent, la musique commence, et le langage des signes se distinguent. Cette aventure artistique plonge le spectateur dans un univers singulier grâce à l’authenticité de la gestuelle et une originalité du discours. Comme si nous étions autour d’un verre, le spectateur rentre peu à peu dans l’intimité de cette famille où nous y découvrons des secrets enfouis depuis longtemps. A commencer par le père. Une voix off décrit les signes de Rickysoul qu’il exécute en même temps que les pas de danse : « Papa, éteint ce cigare je n’aime pas cet odeur ! » Cette phrase retentit tandis qu’apparaît un portrait du père, un cigare à la bouche. Ce sera celui du grand-frère qui sera dévoilé ensuite. Une inspiration pour le monde de la musique : « C’est grâce à lui que j’ai découvert la musique, il avait tout un tas de vinyle. Sa chambre c’était un univers magique ». Enfin, c’est le portrait de la mère qui est dévoilé. Ce dernier esquissera des rires dans le public tant nous pouvons reconnaître le regard d’une mère dont personne n’a envie d’avoir à faire. « Elle, c’est le pilier de la famille, notre modèle à tous, que l’on n’a pas envie de décevoir », entendons-nous tandis que Rickysoul danse avec tant d’émotion et d’admiration devant ce dernier portrait.
Le public s’identifie facilement à cet univers familial fictif, ce qui le rend d’autant plus touchant. Le danseur aux longues dreadlocks a su transmettre des émotions auxquelles nous pouvions nous attendre. Chaque instant est surprenant et nous livre une expérience plus qu’enrichissante.
Nasty reprend la parole à la fin de ce spectacle pour expliquer plus en profondeur ce choix d’y intégrer la langue des signes : « La langue des signes, ce n’est pas juste un moyen de communication, c’est une culture. C’est tout le corps qui parle, qui s’exprime. Les émotions ne mentent jamais et ce langage est rempli d’émotions ». Ce spectacle de la compagnie, qui rassemble dans sa construction le public sourd et entendant, est à ce jour, la première à y être parvenue.
La rentrée des championnats de football amateur arrivent à grand pas. A l’US Torcy, club de National 3 qui a notamment vu évoluer Paul Pogba, on a repris le chemin de l’entraînement depuis mi-juillet. Avec le contexte de la crise sanitaire, il est très difficile pour les clubs amateurs de gérer cette période.
L’US Torcy est un des plus grands clubs formateurs de France. Énormément de joueurs sont passés par ce club avant d’intégrer un centre de formation et de finir joueur professionnel, Mourad Meghni (ancien international algérien), Adrien Hunou (Stade Rennais), Yoann Pelé (Olympique de Marseille) entre autres… De plus, il est le seul club amateur à évoluer dans chaque catégorie au plus haut niveau régional et national. Il est le club le plus attractif de la région parisienne après le Paris-saint-germain et le Paris FC. Un club structuré, organisé et qui suscite énormément d’attente.
Mais comme pour de nombreuses structures amateures, il est très difficile de gérer la crise sanitaire. Mettre en place des règles afin d’éviter au maximum la propagation du virus est quasiment une mission impossible pour l’US Torcy. Mohamed Bamba, 38 ans et directeur technique du club, nous raconte : « C’est dur franchement. Les éducateurs sont obligés de porter un masque, de ne pas serrer les mains mais les joueurs des différentes catégories ne respectent pas vraiment les consignes… Nous, les dirigeants on donne des consignes et des obligations mais ce n’est pas respecté à 100% ! » Un manque de prise de conscience de la part des acteurs du club qui inquiète les dirigeants. « Je suis le président mais je ne suis pas souvent là donc je ne vois pas exactement ce qui se passe depuis la reprise », s’exprime Pascal Antonetti, président du club, « Je crois que l’on prend pas vraiment conscience de ce qui se passe. » continue-t-il.
« C’est partout pareil »
« On devrait montrer l’exemple car nous sommes un club élite mais c’est dur de tout contrôler. On ne peut pas être tout le temps présent, à toutes les séances, de toutes les catégories, c’est impossible. C’est aussi, et beaucoup, de la responsabilité des éducateurs de faire respecter les règles. » dit Mohamed Bamba. « Puis de toute façon, c’est partout pareil malheureusement », conclue-t-il avec fatalité.
Au-delà des clubs, il y a aussi le rôle des parents, l’entourage, qui doivent sensibiliser les joueurs seniors comme juniors pour qu’il puisse faire attention face au Covid-19. « Les joueurs s’en foutent un peu … On dirait qu’on les sensibilise pas assez à la situation actuelle, c’est dommage », regrette Pascal Antonetti
« Financièrement, ça ne change rien pour nous. »
Hormis les problématiques des règles à suivre pour préconiser une sécurité mutuelle, il y a aussi l’aspect financier qui rentre en compte actuellement. Ils ont, comme pour la très grande majorité des clubs amateurs, comme première source de financement, une subvention municipale. Ensuite viennent les cotisations des licenciés et pour finir, les sponsors. On pourrait penser que les entreprises ne donnent plus en ces temps difficiles économiquement, mais l’US Torcy se retrouve dans une situation avantageuse. « On a de la chance, nous n’avons pas de modification par rapport au montant que l’on touche grâce à nos sponsors. Les entreprises nous font des dons, investissent dans notre club car il est attractif. Je ne pense pas que ce soit pareil partout. » explique le président. « On a plus de 1000 licenciés, 11 membres du club sous contrat CDI qui sont payés par le club directement, nous n’avons pas payé les éducateurs pendant les mois où nous étions confinés, les sponsors ne changent pas, la mairie nous accorde la même subvention… Tout est au vert financièrement, ça ne change rien pour nous. »
Un constat très positif pour ce club qui lui permet d’être optimiste pour assurer au mieux cette nouvelle saison.
La place des Damiers au coeur de la Grande-Borne, emblématique cité de Grigny (Essonne), a accueilli le coup d’envoi de la sixième édition des « Goldens Blocks ». Une compétition d’athlétisme créée par l’association du même nom et sponsorisée par la franchise Nike. De 18 heures à 22 heures, enfants, ados ou pré adultes se sont affrontés lors de courses endiablées. Avec en cas de victoire, des beaux cadeaux.
Ils ont entre six et vingt ans, répartis en cinq catégorie d’âge et ils ont pour point en commun de vouloir confronter leurs limites et démontrer qu’ils sont les plus rapides de leur génération. Les affrontements se déroulent sur les couloirs de sprints de 50 mètres dessinées pour l’occasion au milieu de la dalle. Autour d’eux des chaines de barrières métalliques et des affiches promotionnelles de la marque à la virgule. Trois coureurs sont en piste, prêts à franchir la ligne d’arrivée.
À la fin de ce tournoi, les vainqueurs prendront la direction de Paris où sera organisée la grande finale. Les gagnants de Grigny seront confrontés à ceux des villes comme Bobigny, Antony ou Aubagne, pour exemple. À la clé, une licence d’athlétisme d’une saison offerte, un an de vêtements et équipements sportifs Nike et une bourse d’études de 500 €.
Mathieu, cadre de l’association Golden Blocks est placé à un endroit stratégique. Posté à proximité de la ligne d’arrivée, son masque ne dissimule pas son sourire. Il est content de l’organisation, de voir autant de participants (environ 60) et déclare que « cet événement est important, tout se passe bien. La ville nous a bien aidés à mettre en place cette sixième édition, malgré la crise du Covid et on avait à cœur de revenir ». Mathieu conclu en détaillant le rôle de Nike. « Ils ont accepté d’être notre partenaire, par ce qu’il y a un vrai projet pour la jeunesse derrière. Ce qu’on propose au niveau du sport ou des études les ont poussés à devenir un sponsor. »
Plus de 200 personnes vont en viennent sur le parvis pour assister à l’événement. C’est l’occasion pour eux de passer du temps, de profiter du soleil et tenter d’oublier la crise sanitaire. Ce succès emplit de bonheur Josue, agent de la ville qui travaille au service des sports.
« C’est une belle soirée, on est fiers de voir autant de monde, beaucoup ici, ne partiront pas en vacances. C’est l’occasion de mettre un peu de bonheur», explique Josue coupé par les rappels micros de l’obligation du port du masque.
Un des organisateurs des Golden Blocks et mué en speaker pour la soirée, Boro Doucouré répond présent quand il faut apporter de l’enthousiasme. À coup de bloc enceintes et de sonos imposantes les messages de départ et d’encouragements rugissent à la Place des Damiers. Boro entre deux trois annonces de départ, rappelle qu’il est interdit de « faire des queues de poissons durant la course » (rires).
Ibrahim*, grignois depuis plus de 20 ans aguiché aux barrières de la course est content d’être ici. « C’est toujours agréable, il y a des vieux, des jeunes. Bon les vieux comme moi, ils ne participent pas à la course, on est trop âgés pour ça » distille le cinquantenaire, le tout en souriant. Le fidèle supporter de la jeunesse lâche son poste au premier rang, appelé par l’odeur des merguez qui émane du barbecue.
La coupure de courant n’empêche pas la victoire
L’épreuve de sprint s’est arrêtée dans les derniers instants, à un moment fatidique. Les finales n’ont pas pu avoir lieu, pour cause de coupure de courant. Mais ce n’est pas grave, puisque les demi-finalistes valident directement leur tour pour la grande finale nationale. Ce n’est cependant pas pour autant que le repos sera de mise. Une finale « honorifique » sera organisée, un jour encore inconnu lors de l’inauguration de la piste de Grigny. Elle permettra de remporter le premier gain avant le départ pour Paris, c’est à dire la licence d’athlétisme.
« C’était un moment génial, je suis content d’en arriver là » réplique gagnant malgré lui des « Goldens Blocks » catégorie 16-20 ans. Heureux, ce passionnée d’athlétisme et licencié du club de Grigny savoure la victoire en attendant de franchir l’étape supérieure. Le lycéen qui s’apprête à rejoindre la terminale est un coutumier des « Golden Blocks ». Il a déjà gagné la session grignoise l’année dernière, mais n’a pas concrétisé plus haut. Il s’apprête à prendre sa revanche, avec de l’humilité et du travail. Le jeune de 17 ans déclare « je suis content d’avoir gagné, mais je sais que je suis un privilégié…»
Malgré un contexte sanitaire inédit, Paris Plage propose tout de même son rendez-vous annuel mythique, du 18 juillet 2020 au 30 août 2020. Enfin, sur le papier…
Il est presque midi, ce mardi 4 août, sur le pont d’Arcole en face de l’hôtel de ville de Paris. Ce pont est à peu près au milieu du « Paris Plage, Rives de Seine ». Enfin sur le plan. À l’œil nu, ce n’est pas si évident que ça, surtout si l’on s’attend à y voir une plage ou au moins une ambiance concordante.
Accueil : 6/10
L’étendue des quais de Seine est réputée, ainsi que ces différents accès. Nous ne pouvons pas parler d’un accueil à proprement parler puisque libre à chacun d’arriver là où bon lui semble. Une fois sur place, nous pouvons constater des spots de renseignements, assez discret, disposé à peu près tous les cents mètres. Lorsque nous demandons un renseignement, le jeune plagiste à la tenue orange flashy nous répond : « Vous pouvez scanner le QR code juste ici, vous aurez tous les renseignements dont vous aurez besoin ». Alors, pas exactement non. Ça donne juste le plan.
Restauration : 6/10
C’est l’heure de déjeuner, nous cherchons un point pour nous restaurer. Le glacier s’installe tranquillement et nous vend son stand comme le meilleur de la capitale : « Quelque chose vous ferait plaisir messieurs dames ? J’ai plein de parfums, c’est bio et fait maison, vous ne trouverez pas mieux ! ». Sans vouloir douter de la qualité des produits, je doute qu’il y ait surtout une grande concurrence sur les lieux. Mais le dessert ce sera après le déjeuner.
Après trois allers-retours en long et large du quai de Seine, on retrouve un endroit concentré avec différents stands de restauration. Pour ce qui est du choix nous ne sommes pas dans l’entre deux. À droite un stand qui propose des sandwichs à trois euros et à gauche une péniche bien nommée « Les Maquereaux » qui propose des huîtres, des salades ou des burgers à quatorze euros. Plutôt bon, ça vaut son prix si l’on comprend le cadre que cela offre. Toutefois ce lieu n’est pas éphémère et n’est pas dépendant de Paris Plage.
Ambiance : 4/10
Pour un « Paris Plage », nous nous attendions à arriver sur un lieu avec l’ambiance adéquate, avec du sable, des transats, de la musique mais surtout avoir l’impression de sortir de ce cadre parisien et pouvoir s’évader le temps d’une journée. Et bien ce n’est pas gagné. Hormis les transats, rien de tout cela n’est présent. Nous retrouvons les sportifs du dimanche habituels – plus nombreux que ceux venus profiter d’un moment farniente – qui ont tendance à gêner la promenade comme nous le fait remarquer cette personne âgée : « Oh mais ils ne peuvent pas aller sur des pistes cyclables ceux-là, ça suffit ». Il se trouve qu’elle est elle-même sur une piste cyclable, mais la sonnette du vélo peut être crispante à force. Nous sommes plus sur un semblant de terrasse au bord d’un lac pour lire un livre que sur un « Beach Party » à l’américaine. D’autant que la baignade n’est pas possible, ou du moins aucun point d’eau n’est proposé.
Activités : 5/10
Pour ce qui est des activités, le choix est restreint. Le site de l’office de tourisme propose des jeux pour les enfants, un espace de pétanque, et du baby-foot. Tout ça gratuitement. Pour le peu qu’il y a, c’est la moindre des choses. Sûrement pour remplir les cases activités du site ils ont également inclus les Brumisateurs. Plutôt surprenant puisque nous ne pouvons pas tellement considérer cela comme une activité. Néanmoins, l’exposition de Plantu en parallèle de de l’hôtel de ville est agréable à lire. La finesse caricaturiste de ce dessinateur de presse est toujours un plaisir à découvrir.
Respect des règles sanitaires : 8/10
Au vu du contexte sanitaire, il est nécessaire de relever ce paramètre, qui est ici, relativement bien respecté. Mais en ce mardi après-midi de début août, cela ne semble pas trop compliqué de la distanciation sociale. De nombreux panneaux de prévention sont disposés tous les cinquante mètres et un spot de dépistage gratuit Covid-19 est également en place. Tous les plagistes et restaurateurs portent des masques, ce qui n’est pas forcément le cas de tous les visiteurs. Mais cela relève de la responsabilité de chacun.
Le nom du Paris Plage de cet été est : « Un été particulier ». Quel euphémisme, tant chaque pas le long des rives de Seine nous rappelle cette année si étrange. En espérant ne pas connaître « Un été très particulier » l’année prochaine et pouvoir mettre les pieds dans le sable, et pour de bon cette fois-ci.
Comme tous les ans, « l’été du canal » refait surface, à cheval sur deux communes : Noisy-le-Sec et Bondy. Installé sur les berges du canal de l’Oucq, à proximité de grands axes routiers, nous nous y sommes rendus pour l’agence des quartiers.
Mardi 4 août 2020, il est 15h, le soleil brille de mille feux, est-ce le moment idéal pour aller faire un tour et profiter du beau temps ? A proximité de chez nous, en Seine-saint-Denis, l’été du canal à démarre le 24 juillet dernier et s’achèvera le 23 août. C’est un événement pour nous, car ça fait très longtemps que nous n’avons pas fréquentés ce genre de base de loisirs. Nous nous sommes même demandés si ça avait changé depuis notre enfance, s’il y avait des nouveautés, de nouvelles activités. Situé sur la nationale 3 qui mène à l’A86, entre le Conforama et le Decathlon. C’est un rendez-vous incontournable pour les enfants et les parents du quartier, une sorte de parenthèse, qui permets à ceux qui ne partent pas en vacances, de s’y sentir tout comme.
Nous racontons notre journée en six critères, et pour chaque, nous donnons une note sur dix.
Accueil
Un accueil dans la bonne humeur. Premièrement, c’est gratuit. Un très bon point car ce n’est pas le cas toutes les bases de loisirs. Une dame, assez jeune, souriante, courtoise et bien sûr munie d’un masque, nous demande notre ticket. Et oui, avec la crise sanitaire actuelle, les places sont limitées et il y a un quota de personnes à respecter. Pour se faire, nous devions nous inscrire sur la plateforme de l’événement. Une vérification à l’entrée de la base de loisirs est donc obligatoire pour que l’on puisse y rentrer. Après cette étape, on remarque énormément de personnes encadrantes. Toutes, très agréables, très accessibles, qui n’hésitent pas à nous aiguiller en cas de besoin.
Note : 8/10
Restauration
Stand de restauration à Noisy / Bondy plage
Alors là par contre, c’est la déception. Après un bon accueil, nous voulions nous poser, boire un verre, manger bien comme il le faut…Mais malheureusement, quasiment rien n’est proposé. Deux petits stands gérés par deux dames, 4-5 tables couvertes de grands parasols…Et c’est tout ! Pas de granitas, de glaces, de sandwichs, de beignets africains, de plats… Juste des gaufres, des crêpes, quelques boissons dans les 2 stands. Et autant dire que personne ne se bats pour se remplir le ventre. Vide, pas beaucoup de consommateurs, rien d’étonnant. Ils auraient quand même pu mettre en place plus de choses parce que là, c’est quand très limite… Il ne faut quand même pas oublier que les personnes qui viennent à ce genre d’événement, sont là pour profiter des activités, se rencontrer, sortir de leur cadre habituel pas très loin de chez eux mais aussi, bien manger.
Au final, nous prenons chacun une bouteille d’eau fraîche…
Note : 2/10
Baignade
Les enfants s’amusent avec les brumisateurs installés pour l’occasion.
Quand nous pensons aux vacances, généralement nous pensons aux beaux endroits, reposants, au soleil et aussi à la baignade que ce soit à la mer ou à la piscine. C’est vrai que lorsqu’il fait chaud, c’est toujours mieux de se baigner pour se rafraîchir. Une bonne eau, à température ambiante, quoi de mieux ? Et malheureusement, c’est encore un point négatif. Pas de coin d’eau, juste une petite zone où des brumisateurs sont installés…
Pas beaucoup de chose à dire sur ce point. Mais le pire reste à venir.
Note : 1/10
Ambiance
L’ambiance, c’est important pendant les vacances ! Très important même. Et avec de la bonne musique pour pouvoir danser ou même faire un mouvement de tête. De la funk, R&B… C’est la base. Sauf que là, il n’y a pas la base.Zéro musique. Ambiance très calme et bien fade, limite gênant. De plus, quand on parle d’ambiance en vacances, et qu’on dit qu’on va à Noisy/Bondy plage, on pense forcément à du sable. Et oui, le sable…Et sans grande surprise, il n’y en avait pas. Comment se sentir en vacances, sans sable artificiel ?
Pour l’ambiance de vacances d’été, festif, c’est zéro pointé.
Note : 0/10
Activités proposées
Activités aquatiques proposées sur le Canal de l’Ourcq.
Pour les activités, c’est un peu au dessus du reste, mais ce n’est pas l’extase non plus …La base de loisirs est constituée d’un mini parcours de golf, d’un petit mur d’escalade, d’une base de canoë kayak et d’une base de pédalo. En soit, ça reste de bonnes petites activités. On peut penser que ça n’est pas beaucoup, mais cela reste tout à fait convenable par rapport au nombre de personnes présentes. Le stand pédalo est celui qui a le plus de succès. Près d’1 heure d’attente aux alentours de 16h. La zone de pédalo reste quand même très petite sur l’Ourcq. Pas beaucoup d’espace pour pédaler.
Le mur d’escalade est uniquement pour les jeunes. Petit mur de 5 mètres avec une sécurité importante. Une attente d’environ 10 minutes. Il n’y a pas foule pour y grimper. Il aurait fallu mettre en place un mur pour les plus grands, un mur plus impressionnant. Nous voulions participer à cette activité. Quant au parcours du mini-golf, il reste dans le même principe, très petit, et adapté qu’aux enfants.
Dans sa globalité, les plus jeunes sont ciblés parmi toutes les activités à part le pédalo et le canoë kayak. C’est bien dommage car les adolescents, et même les adultes avec une âme d’enfant auraient pu se prêter aux différents jeux.
Mais dans l’ensemble, cela reste de bonnes activités.
Note : 5/10
Sécurité sanitaire
Voilà un enjeu important de cet événement. Comment gérer la crise sanitaire actuelle… Tout d’abord, rappelons que pour accéder à l’été du canal, nous devons nous inscrire en avance sur le site internet lié à l’événement. Ou alors, s’il reste de la place et que nous ne sommes pas inscrits sur le site, nous pouvons nous inscrire directement sur place. Forcément, vu la faible affluence, il y avait devant nous plusieurs personnes qui ont pu s’inscrire une fois arrivée.
Ce premier point est essentiel car l’espace n’est pas non plus très grand, et le fait de limiter l’entrée est important.
Une fois à l’intérieur, tous les encadrants n’étaient pas munis de masques…Alors que la jeune femme qui gère l’accueil portait un masque. En même temps, ce n’est pas obligatoire, car ce n’est pas un endroit clos, mais cela reste fortement recommandé par le ministre de la santé, Olivier Veran. La question que l’on peut se poser est la suivante : Pourquoi elle, porte un masque, alors que les autres encadrants n’en portent pas ? D’autant plus, que tous les organisateurs, que ce soit au niveau de la sécurité ou des responsables des stands d’activités, présents sur cette base de loisirs sont proches des personnes pour les orienter, pour discuter avec eux…
Pour ce qui est de l’espace en lui-même… Il n’est pas immense mais il n’y pas foule. Pour circuler, rien de contraignant. La distance d’un mètre est respecté lorsqu’on se déplace. Tout le monde peut parler, rigoler, marcher tranquillement. Le quota d’entrée est donc une réussite.
Par contre, pour les files d’attentes des activités, ce n’est pas vraiment ça ! Pour rappel, deux files d’attentes sont présentes, une assez longue pour le pédalo, et une autre plus courte, pour le mur d’escalade. Très clairement, la distance de 1 mètre entre les personnes n’est pas respectée dans les deux files d’attentes. De plus, personne ne porte de masque, donc cela reste tout de même préoccupant.
Note : 6/10
Dans l’ensemble, c’est bien dommage ! L’événement est prometteur au départ, mais au final, il est décevant et bâclé. Nous avons attribué une moyenne de 3,6/10 pour l’ensemble. Nous avons l’impression, que les deux communes ne sont pas allés au bout de leurs idées. Beaucoup de choses sont à améliorer pour les années futures pour qu’on se sente réellement en vacances…