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[PARIS] Dans le 19e, Kobe Bryant a laissé une trace indélébile

Au lendemain de la mort de Kobe Bryant, l’Agence des quartiers est allé à la rencontre des jeunes du 19e arrondissement qui ont eu la chance de le rencontrer en octobre 2017. L’ancienne star des Lakers, alors jeune retraité, était venu inaugurer le terrain de basket rénové du gymnase Jean Jaurès, rebaptisé « Le Quartier ». Un reportage de Raphael Jorge et Malik Zoubeiri.

Malik Zoubeïri et Raphaël Jorge

Vikash Dhorasoo : « Je suis devenu un bourgeois mais je me bats pour la classe d’où je viens »

Vikash Dhorasoo ©Mohamed Bezzouaoui pour l’Agence des quartiers

Avec un résultat de 9 % des votes dans le 18e arrondissement de Paris, Vikash Dhorasoo a été éliminé au premier tour des élections municipales. Cela reste une première bonne expérience en politique pour l’ancien footballeur international, passé par le PSG, Lyon, Milan et Le Havre, son club de coeur. Le milieu de terrain nous raconte dans cet entretien pourquoi son engagement contre les discriminations sociales et raciales l’ont amené à s’engager sous les couleurs de la France Insoumise.

L’Agence des quartiers: qu’est ce que qui vous a donné envie de faire de la politique ?

Vikash Dhorasoo: La première raison de mon engagement c’est la volonté de faire un acte anti raciste. Je suis un homme d’origine mauricienne indienne en tout cas je ne suis pas blanc . Je me suis présenté comme tête de liste dans le 18eme arrondissement pour une liste qui s’appelle Décidons Paris, Sous l’étiquette France insoumise. Une liste donc bien à gauche, tournée vers les classes populaires. Récemment il y a un petit terrain de sport qui a été installé dans le square Burq Les riverains ont voulu enlever le terrain de sport car il avait amené une nouvelle population de jeunes issus des quartiers populaires, noirs et arabes. Il y a eu une sorte de racisme. Les gens de ce coin étaient devenue des physios, c’est eux qui décidaient de qui pouvait ou pas accéder à l’espace public. Alors nous nous sommes battus contre ces gens, contre le maire de l’arrondissement et nous avons gagné . A la suite de cela mes potes m’ont dit : « Vikash il faut peut-être faire plus il faut y aller ». ​​

Vous êtes vous senti légitime, pour porter un projet politique ?

VD : Pas du tout, justement c’est ça qui est compliqué pour nous, la classe sociale issus de parent immigrés, avec des revenus modestes. L’assimilation à un endroit, ça été difficile mais à partir du moment ou j’avais décidé d’y aller j’y suis allé. Je suis un footballeur moi, nous sommes construit pour aller au combat pour jouer des matchs dans des conditions parfois difficiles mais sans jamais lâcher le morceau. J’ai mis tout ça dans ce combat mais oui c’est difficile pour moi un homme issu de l’immigration et des classes populaires de me retrouver face à tout ces gens qui ont fait de la politique depuis toujours et qui en font limite un métier et une carrière.

La diversité semble être plus visible qu’auparavant dans le monde politique. Selon vous qu’est ce qui a provoqué ce changement ?

VD :Moi je ne le ressent pas du tout. Je ne pense pas que la diversité soit plus visible. On peut regarder aujourd’hui le gouvernement il n’y a pas de diversité. On peut regarder la Mairie de Paris et Anne Hidalgo il y’ a pas de diversité. La mixité et la parité sont obligatoires. Il y a quelques fois la fille ou le type qui est là pour donner une bonne conscience mais en faite non. Si on va plus loin, dans tous les grands organes de décision c’est ainsi. Dans le foot, dans la fédération française de football, la ligue de football professionnel, la Fifa ou l’Uefa il n’y a personne. Donc on a le droit nous les joueurs de foot d’être sur le terrain, nous les noirs et les arabes, les gens issus des classes populaires mais on n’a pas le droit d’accéder au pouvoir de décision. ​​

Avez-vous déjà été confronté au racisme ?

VD :Oui. Toute ma vie et encore récemment.  Tu vois l’anecdote qu’a raconté Oprah Winfrey en rentrant dans un magasin pour un sac. Moi il m’est arrivé la même chose il y a quelques semaines. J’étais allé chez ma famille et je voulais acheter un robot électrique. Il y’ avait des personnes avant moi et après moi et le vendeur m’a dit : «  vous savez ça coûte cher ? » Je lui ai dit « pourquoi vous me dites ça à moi ? »  Pour lui, un mec comme moi, c’est surprenant de le voir à cet endroit acheter un robot électrique à 200 euros. Il y a d’autres formes de racisme, pendant le confinement ça m’est arrivé de me faire contrôler alors que les personnes à coté de moi ne se faisaient pas contrôler. Parfois le mec il a envie de se payer Vikash Dhorasoo mais pas toujours, mais bon je ne vais pas devenir parano. Puis aussi il y en a eu durant toute ma carrière de footballeur en Italie.  J’ai un souvenir marquant à 21 ou 22ans au Havre, j’allais acheter des pains au chocolat pour ma copine et je me suis fait attraper par la police .Il m’ont mis dans un coin et ils ont commencé à me contrôler assez violemment et il y en a un qui a dit à son collègue « mais c’est Vikash Dhorasoo ! Le joueur du Havre, le joueur du club de la ville ! », et il m’ont laissé. Mais j’ai forcement pensé au autres pour qui c’est plus compliqué.​

Vikash Dhorasoo en interview avec Windy Belony ©Mohamed Bezzouaoui pour l’Agence des quartiers

Pensez-vous qu’il y a un réel désir de changement de la part de la classe politique ou c’est juste un plan de communication ?​

VD : Je pense qu’il n’y a même pas d’effet de com. A vrai dire, les maires [NDLR : issus de l’immigration] qui ont gagné récemment en banlieue, c’est parce qu’ils y sont allés. Ils ont eu le courage d’y aller et ils ont aussi été porté par des gens. C’est super, c’est formidable, il faut que ça continue mais au niveau de l’État. Il y a des choses qui sont possibles localement mais il y a des choses qui ne sont pas possible au niveau national. Il y a des enjeux qui nous dépassent. Le pouvoir et l’oligarchie, c’est à dire les médias, le pouvoir politique et les grands patrons… appartiennent à la classe dominante des riches blancs hétéro, c’est une sorte d’entre soi, . Moi quand je parle de diversité je vous parle de diversité qui va se battre pour les classes populaires qui va se battre pour la classe d’où elle vient. Moi aujourd’hui je suis devenu un bourgeois mais je me bats pour la classe d’où je viens. Parce que tout cela c’est grâce au système français, grâce à la France, grâce à ce pays avec l’assurance chômage, la sécurité sociale, les allocations familiales, le stade subventionné etc… C’est tout ça qui m’ont permis d’exister. Moi j’ai envie de me battre pour que ce système qui permet aux plus fragiles de s’en sortir se perpétue et c’est ce système que nous sommes en train de casser. ​​

Plusieurs maires issus de la diversité ont été élu en banlieue parisienne. Verra-t-on un jour un président Français issu de la diversité ? ​

VD : Nous avons eu aux États-Unis Barack Obama, ça n’a rien apporté . C’était fabuleux pour le symbole mais finalement il n’a rien fait. Il n’a pas servi la cause des plus faibles et puis derrière on a eu un suprémaciste blanc. Moi je vois que c’est verrouillé, moi même j’ai pu le tester mais on va se battre.​​

Pensez vous être candidat à l’élection présidentielle en 2022 ?

VD : Non pas du tout. Par contre il faut qu’on trouve notre candidat et je verrai si je voterai ou pas. Vraiment je n’ai pas d’ambition, ma candidature dans le 18ème est arrivée parce que les événements on fait qu’elle est arrivée. Mais je n’avais pas prévu un jour de faire ça. Cela a vraiment été soudain, c’est vrai que maintenant que je l’ai fait ça ne peut pas s’arrêter. Il y a des gens qui y ont cru, des gens à qui nous avons donné de l’espoir. Je continue avec les actions du quotidien.

Propos recueillis par Windy Belony et Mohamed Bezzouaoui

[INTERVIEW] La popote a la côte

La popote à la côte dans nos quartiers. Vu comme ringard et bourgeois, le scoutisme, est en vogue en 2020…surtout en banlieu. Isabelle, chef du groupe de scouts “Scouts et guides de France” installée à Créteil depuis deux ans, en dit plus sur le sujet.

Comment est-ce que le scoutisme, vu comme ringard et réservé à la bourgeoisie se retrouve à avoir la côte dans les quartiers populaire ?

Ce n’est pas tellement le cas dans notre groupe,ouvert depuis deux ans, nous avons du mal à toucher les jeunes. Nous sommes un groupe qui démarre et nous n’avons pas cette ancienneté historique qui nous permet d’avoir de la visibilité. On n’est pas encore très connu, c’est un petit groupe même si nous sommes trente en tout, ce n’est pas assez pour faire une action en ville qui attirerait plusieurs jeunes.Du coup,on participe un maximum aux activités de la ville, comme par exemple le Green Walk, une journée où on ramasse les déchets de la ville, le Youth festival du Val-De-Marne, un festival pour la jeunesse catholique.

Cette année on était censé faire partie de l’évènement Créteil en fête mais dû au Covid, ça a été annulé. Donc voilà, on essaye de participer un maximum à la vie de quartier, à la vie de la ville de Créteil.On participe aussi aux kermesses mise en place par la paroisse pour pouvoir profiter de ses jours d’affluence où se retrouvent des jeunes du quartiers afin de pouvoir les toucher et les intéresser au scoutisme.Malheureusement dû au covid-19, nous ne pourrons pas le faire cette année. Alors, en interne on prend une journée où on fait de grands jeux en pleins air, où on va aussi découvrir la nature parce que le scoutisme c’est aussi et en grande partie la nature. Lors des camps ont créent des sanitaires, des tables qui vont nous servir de plan de travail pour cuisiner nos repas, on apprend à faire du feu etc.

On essaye un maximum d’être astucieux pour vivre au milieu de la nature sans pour autant vivre comme des hommes de cromagnons.On veut vraiment être le plus à l’extérieur possible pour aller vers les jeunes du quartiers. Montrer que le scoutisme n’est pas réservé seulement à la bourgeoisie ou seulement aux catholiques pratiquants au travers d’activités aussi bien à l’extérieur comme nous l’avons fait avec le Green Walk qu’en interne avec des activités en pleine nature.

Comment le scoutisme serait un tremplin pour les jeunes de quartiers populaire à s’en sortir ?

Cela a un impact sur différents plan. Par exemple, sur un petit enfant,ce sont des activités complémentaire éducative qu’on mène, donc l’enfant se retrouve avec des enfants de son âge, il fait des activités comme faire le feu, construire une table. Des activités qu’on a pas l’habitude de faire. On apprend à être autonome et responsable au milieu de la nature, ça donne un sens aux plus jeunes. Sur un point de vue humain, ça a un très grand impact. Ca crée des liens très fort entre jeunes au travers des camps qui se passent une semaine sur deux ou des week-end.

Et pour les jeunes adultes,c’est hyper formateur. Ils peuvent devenir responsable d’enfants, ils apprennent à gérer des budget, gérer des camps, l’organisation pour les sorties, l’animation etc. Et, au sein de notre groupe, on leur permet de passer le BAFA. Un diplôme très utile qui leur permet d’avoir accès à des job d’été comme animateur en centre ou même avoir un emploi stable.Le fait d’avoir le BAFA montre qu’on est une personne dynamique,ça peut être un plus sur un cv.

Quel impact apporte les valeurs du scoutisme dans la vie des jeunes ?

Tout est d’abord une question de valeurs. Les valeurs nous rapproche les uns des autres. Au scout, nous sommes tous sur un même pieds d’égalité. Notre système de valeurs c’est d’être ensemble. Nous sommes catholique mais le scout c’est d’abord cette joie d’être ensemble, ces moments partagés ensemble qu’on oubliera jamais. Mais aussi une certaine humilité face à la grandeur de la nature.

Bakak Patricia

[FOOTBALL]« Les sponsors ne sont plus aussi généreux envers les clubs amateurs… »

La plupart des clubs amateurs fonctionnent grâce à trois ressources financières : la subvention annuelle de la mairie, les licences des joueurs et les sponsors. Depuis le déclenchement de la crise du Covid-19, les entreprises qui officient en tant que sponsors pour les petits clubs, n’arrivent plus à faire de dons car ils sont eux-mêmes en difficulté. C’est le cas de Vithushan Rajkumar, chef d’entreprise de VMTEL, une société d’installation de fibre optique dans toute la France. Entretien.

Jusqu’ici qu’est-ce qui vous motivait à sponsoriser des clubs amateurs ?

Vithushan Rajkumar : Je donne d’abord car j’ai envie d’aider, mais ça me permet aussi d’être exonéré d’impôts. Je préfère que mon argent aille dans des associations sportives ou autres, plutot qu’à l’Etat.  Nous donnons déjà assez à l’Etat avec toutes les charges qu’on doit payer. Avant le COVID, je faisais des dons entre 8 et 10 000 euros au club de l’AS Champs. 

Et aujourd’hui ?

VR : Malheureusement, non. Maintenant ça risque d’être compliqué. L’activité de mon entreprise ne s’est pas arrêtée complètement, fort heureusement ! Mais forcément, mes recettes ont chuté. Alors j’essayerai de donner, de faire un geste mais c’est sûr que ça ne sera pas les mêmes montants que les saisons précédentes. 

Connaissez-vous d’autres entreprises qui sont dans la même situation ?

VR :Oui, c’est sûr ! Les sponsors donc nous, ne seront plus aussi généreux envers les clubs amateurs… Il faudra attendre un an ou deux voire plus pour retrouver une réelle stabilité financière pour la plupart des entreprises. C’est triste parce que les clubs amateurs vivent principalement de ça. Les sponsors c’est super important pour eux mais malheureusement c’est comme ça. J’ai un ami qui a une société dans le prêt à porter. Il versait environ 40 000 euros chaque année pour un club du 93 dont je tairai le nom. Mais on s’est eu au téléphone il y a quelques temps et il m’a clairement dit que pour la saison qui arrive, il ne donnera rien. 

Mohamed Bezzouaoui

[DIVERSITÉ] Aina Kuric (LREM) : « Je pense qu’il faut qu’on dépasse le stade des symboles »

Au lendemain des élections municipales, on constate facilement que la diversité des profils des élus est plus grande qu’en 2014. La députée de la Marne Aina Kuric, âgée de seulement 33 ans est représentative de cette nouvelle vague. D’origine malgache, la parlementaire avait marqué les esprit en votant contre le projet de loi « asile et immigration » proposé par la majorité LREM à laquelle elle appartient. Entretien.

On se rend compte que la diversité et de plus en plus importante en politique selon vous qu’est ce qui a provoqué ce changement ?​

Aina Kuric : Je pense qu’avant la diversité il y’a un monde politique qui s’ouvre. Il s’est ouvert progressivement déjà dans les droits, ça a mis du temps mais ça commence à arriver ensuite il y a eu cette nécessité d’ouvrir encore d’avantage. Je pense que ce sont des étapes naturelles et que petit à petit on sort du mono profil. Pendant longtemps on a eu un​ mono profil politique en terme d’âge,de genre ou d’origine. C’était vraiment uniforme, et petit à petit on a eu des femmes, des jeunes et ensuite de la diversité à l’image de notre société. Je pense que c’est progressivement que c’est arrivé.

Je vais parler aussi du parlement que je connais un peu mieux. Lors du précédent mandat de François Hollande, l’Assemblée a voté le non cumul des mandats, ce qui a fait que l’on n’avait plus les mêmes personnes partout. Souvent on dit que c’est Emmanuel Macron qui a porté ça en 2017 mais pas du tout. C’était sous François Hollande, lorsqu’ils ont décidé de ne plus permettre le cumul des mandats et d’ailleurs ils ne sont pas allés jusqu’au bout puisque pour les exécutifs locaux il était encore possible de cumuler. Mais tout cela a poussé à renouveler la classe politique.

​​

Cette diversité émane selon vous d’une véritable envie de changement de la part du monde politique ou simplement un coup de communication?​​

​​AK : Je pense que c’est une nécessité de mieux représenter notre société, aujourd’hui. Il faut que le monde politique soit représenté, et la diversité  fait partie de l’histoire de France donc c’est tout à fait normal. Les électeurs ont de plus en plus besoin de s’identifier, que leurs élus incarnent quelque chose en quoi ils puissent s’identifier. Parce que  la France est diverse et bien la classe politique le devient à l’image tout simplement de la population française.

Verra-t-on un jour un Président issu de la diversité en France ?​​

AK : Cela finira certainement par arriver, déjà il va falloir un bon candidat parce qu’il ne faudrait pas que la diversité soit un argument électoral. Il ne faut pas se dire que parce qu’on n’a pas un dirigeant issu de la diversité que la société n’est pas ouverte à cette diversité. Quand je regarde les Etas-Unis et constate qu’un Barack Obama est élu deux fois et que son successeur est tout l’inverse de ce qu’il est… Ils sont retombés dans un conservatisme affolant. Je pense qu’il faut qu’on dépasse le stade des symboles. Il en faut, mais on ne peut plus se limiter à  ça et je ne dis pas que Barack Obama n’était juste qu’un symbole.

Il va falloir véritablement changer de logique. Nous avons récemment eu un gros débat sur le racisme en France et je ne pense pas que le racisme soit systématique dans notre pays. Je pense qu’il est bien dissimulé pour être présent partout. Rien n’est acquis, stop au symbole, il est véritablement temps de porter de vraie valeur et de les assumer par tous issu ou non de la diversité.

Windy Belony

JO 2024: « La Seine-Saint-Denis va péter le score »

[Interview] A la rencontre de Slimane Tirera, directeur général de NewVO Radio,  également chef de projet d’engagement citoyen pour le comité d’organisation des jeux olympiques et paralympiques pour Paris 2024. Un spinassien altruiste qui n’hésite pas à ce dévoué aux autres, en quête de soi.

Agence : Pouvez-vous nous en dire plus sur les JO 2024?

Slimane Tirera : Ça fait 100 ans qu’on n’a pas eu les jeux d’été et de mon vivant il n’y aura pas d’autres jeux, c’est historique. Quand l’opportunité s’est présentée je l’ai saisi et j’ai été choisi. C’est beaucoup de boulot, c’est beaucoup de bonnes choses, voir des clubs, des citoyens, des collectivités, de la bonne humeur. Je vois déjà tous les effets indirects des jeux et je trouve ça cool. Il y a une évolution, une mutation, ça bouge, ça évolue positivement, du coup, il y a une bonne énergie. C’est ça qui m’attire et c’est un challenge parce qu’on y sera plus après les jeux.

En quoi consiste votre travail ?

ST: Je fais parti du pôle héritage matériel. Il y aura plusieurs pôles pour Les JO 2024. Notre rôle est d’organiser les villages où se dérouleront les jeux et où seront accueillis les spectateurs. Il y a notamment un village olympique/paralympique entre l’île saint Denis et Saint Ouen, un autre village olympique et paralympique dans lequel seront réunis 4000 athlètes. Un village dédié aux médias sera mis en place, tout comme un site aquatique et des villages dédiés aux autres sports de la compétition. Ma mission est aussi de rassembler la population et le sport. D’assurer une dimension sociale dans le sport, en mêlant le sport à  l’éducation, l’inclusion et la santé.

Et après ?

ST: Après les jeux, le challenge c’est de se dire « les jeux sont passés putain, on a réussi. ». On a embarqué les citoyens, il y en a qui ont vu les matchs, ils ont découvert de nouvelles pratiques sportives et d’autres ont découvert les jeux paralympiques, parce qu’ils pensaient que les personnes en situation de handicap ne peuvent pas faire de sport ou avoir de médaille d’or. Ils vont voir toute la dynamique qu’on mène de maintenant jusqu’aux jeux. Et c’est la première fois qu’un comité d’organisation prépare, autant en avance les jeux avec les citoyens.

un spinassien altruiste et engagé

Qu’est-ce que ça va apporter à la Seine-Saint-Denis dans la durée ?

ST : C’est partagé, il y a image négative parce qu’on est un territoire « jeunes » et pauvre mais il y a aussi de formidables ressources. Des personnes qui s’en sont sortie, qui crée des entreprises, une terre de champion. On ne valorise pas assez ce qui ce fait de bien, on voit pleins de choses positives, des champions, des avocats, des médecins ou des personnes avec des haut postes à responsabilité. On parle plutôt les côtés négatifs et du coup l’apport des jeux c’est de valoriser les bonnes initiatives dans le domaine du sport mais pas que. Il y a plein de choses à valoriser, du patrimoine qui est classé, la gastronomie, des gens qui réalisent des films comme mon ami Waël Sghaier avec « mon incroyable 93 » où il montre une autre facette du département. On accueille un peu le monde. Différentes ethnies, beaucoup de diversité et ça crée du lien et de la confiance.Des nouvelles infrastructures, des transports qui vont être améliorés. La Seine-Saint-Denis, est un département multiculturel, très diversifié et dynamique. Il y aura tous les médias du monde, elle va rayonner. C’est l’un des plus grands événements planétaire. Tout le monde va voir la Seine-Saint-Denis, ce n’est pas que la pauvreté, la délinquance, ils vont avoir une bonne image des habitants.

 Parlez-nous de l’Unef, qu’est-ce que cela vous à rapporter ?

ST : Je me suis engagé à l’université j’étais bénévole à l’Unef, J’ai été responsable nationale des étudiants de SOS racisme avec le service civil. j’étais salarié, coordinateur des réseaux de la maison des potes. J’ai créé une association, « jeunesse en mouvement » (anciennement « politique et lycée ») qui n’existe plus parce qu’on est plus jeune (rires) on a passé 30 ans c’est bon ça sert à rien de créer une association qui s’appelle jeunesse en mouvement alors que tu n’es plus jeune, et grâce à laquelle j’ai créé New Vo. On a créé une association qui s’occupe d’erasmus de la fac de paris 13 Villetaneuse, une branche vacance qui organise des séjours de ski. On soutenais des projets et micro projets avec des jeunes qui ont maintenant créé leur propre structure, association, événements…

« Comment aider les gens qui habitent nos quartiers ? »

ST : Avec un groupe on se connaît depuis le lycée on s’est dit comment aider nos gars, ceux qui n’ont pas la chance d’avoir un réseau, de connaître les gens. Il y a des artistes de quartiers qui aimeraient bien aller sur des scènes mineures qu’on a à Épinay. On faisait des voyages dans toutes les institutions républicaines avec des jeunes qui rencontraient des élus, ils faisaient des débats pour qu’ils comprennent c’est quoi des élections.

On voit que vous êtes dévoué aux autres, aider les autres a-t-il un prix?

ST : Toujours, toujours… déjà le temps passé. Tu dois faire des choix, au lieu d’aller au cinéma tu aides un jeune à avoir une alternance, un emploi ou autres. Tu passes plus de temps au travail pour aider au mieux les gens, tu bosses en décaler et tu bosses les week-ends. Il faut que j’aille au contact, il faut que je voie et il faut que les gens aussi voient que tu’es engagé sinon ça ne se fait pas. rien ne se font si tu es derrière un bureau. Nous c’est des secteurs qui marchent à la confiance, le sacrifice de ta vie privée il est là, les potes, la famille tu les vois moins souvent. Tu fais des choix, c’est toi qui priorises. Il faut l’avoir en tête, je n’appelle pas ça des sacrifices, je l’ai choisie, c’est moi qui ai décidé de faire un choix libre et consenti de me dire « je préfère faire ça que ça »

« Savoir pourquoi je m’engage. C’est ça mon moteur. »

Qu’est-ce qui vous motive ?

ST : Qu’il y ait des résultats. Positifs… ou négatifs. Même dans les choses qui n’ont pas marché on ait sorti quelque chose de positif. Il faut voir le négatif en amélioration. L’échec fait partie de l’apprentissage.

Mes vrais modèles ce sont mes parents, mais, une voisine me rappellerait que quand j’étais petit, j’ai vu Kofi Annan à La tribune de l’ONU qui parlait et j’ai dit « je veux devenir comme lui », il m’a beaucoup inspiré par son calme, sa sérénité, son charisme. C’est dur de gérer une Onu je l’ai compris en grandissant quand j’étais petit, je me disais « wow c’est égal à la super ligue des super héros » sachant qu’à l’époque il n’y avait pas de figure noire qui en jetait à part dans le sport et la musique mais ça ne m’intéressait pas.

Êtes-vous la personne que vous vouliez être plus jeune?

ST : Ouais moi je suis content, je n’ai pas dévié de ce que je voulais. Sauf si la mort vient, je suis content.

Y a t-il une cause qui vous tient particulièrement à cœur?

ST : En fait, ce n’est pas une cause mais plutôt une question. Un moteur qui me dit: continue, c’est de savoir pourquoi je m’engage. C’est ça mon moteur.

Tout me passionne. Qu’est-ce qui fait que je suis autant enthousiaste même dans des sujets que je ne connais pas? Ça, je n’en sais rien. Et c’est ça le vrai sujet à savoir pourquoi je m’engage et ça je ne sais pas, peut-être que je le saurais un jour. C’est une quête, j’avance.

Pour moi tout le monde est engagé naturellement, il n’y a pas de gens qui son inné pour l’engagement je pense que c’est en tout le monde et c’est ça qu’il faut réveillé. Par les structures où j’ai été, c’est de chercher les outils pour « faire passer du sous-sol au rez-de-chaussée » les gens et après ils ont les clés pour monter les étages. Mon objectif c’est d’être un humain meilleur, je suis un humain quelconque, n’importe qui peut être comme je suis, je suis normal.

Mariame Soumaré

[PORTRAIT] Makan Macalou : jeune basketteur originaire de paris XIXème. Prometteur, il défie les standards et fait de sa particularité une force.

Un cliché bien ancré dans les esprits, il faut être « grand » pour être basketteur. Pour Makan mesurant 1m72, cela n’aurait pas été possible et pourtant, il affirme « je comprends pourquoi les gens disent ça, la plupart des joueurs pros sont grands, mais ça commence à changer, il y a de plus en plus des joueurs de taille normale. » Parmi ces personnes, les trois basketteurs qui lui tiennent à coeur, Nate Robinson, Isaiah Thomas et David Holston. 3 basketteurs qui ne sont pas non plus « grands », mais qui pourtant, ont réalisé de grands exploits. Plus que des basketteurs, ce sont pour lui, des modèles. « Comme eux ils l’ont réalisé, je me dis que moi aussi je peux le faire« 

Makan Macalou durant l’un de ses entrainement

Des talents dans le XIXème

Makan Macalou pratique depuis maintenant 6 ans, ce qu’il qualifie d’un des meilleurs sports au monde. Initié par son grand frère, c’est en visionnant une vidéo de Michael Jordan, basketteur mondialement connu, qu’il commence à s’intéresser à ce sport. Plein d’ambitions, ce fanatique du basket rêve d’être joueur NBA et se donne tous les moyens nécessaires pour y parvenir. Notamment avec son équipe actuelle, Championnet sport, qui évolue en région 2. Il grandit dans le XIXème, « l’un des meilleurs arrondissements de Paris » précise-t-il, et il ajoute même : « je tiens à mon quartier. c’est là ou j’ai commencé à jouer au basket et où j’ai passé un tas de bons moments dans les stades. » L’événement qui l’a le plus marqué est l’inauguration du centre sportif Michelet Curial. « C’est un moment inoubliable, j’ai participé au staff de l’événement. » Pour l’occasion, ils ont invité Jayson Tatum, joueur de NBA, qui jouait, donnait des conseils et des paires de chaussures aux jeunes.

« J’ai vu beaucoup de joueurs qui font ma taille et qui ont réussi. Alors, pourquoi pas moi? »

Le basket lui a beaucoup apporté et est toujours aussi important qu’au début. Grâce à cette passion, il a gagné des compétences aussi bien dans sa vie professionnelle, que personnelle. « Il n’y a pas un jour ou je ne parle pas de basket. Ça m’a beaucoup aidé, j’ai gagné une qualité, la persévérance. Je suis devenu sociable grâce à ce sport d’équipe et j’ai rencontré des personnes que je considère comme bien plus que des amis aujourd’hui ».

« Ma plus grande fierté si je peux le qualifier comme tel, c’est de dunker alors que des joueurs de grande taille n’y arrivent pas, et pour quelqu’un de ma taille, j’en suis fière. »

Mariame Soumaré

[PARIS] La rénovation de la place Gambetta, un projet qui tourne mal

Les travaux de rénovation se terminent fin décembre, et petit à petit les installations de la nouvelle place Gambetta, mairie du XXe arrondissement de Paris, voient le jour. Entre colère de la population et insignifiance venant de la mairie, un dialogue de sourd c’est installé. La sécurité est aussi mise en doute.

Les travaux de rénovation de la place Gambetta, dans l’est parisien, sont sujet à de nombreuses problématiques. Un dialogue de sourd s’est installé entre les habitants, les commerçants, le conseil de quartier Gambetta, et la mairie. Le partie politique EELV a notamment transmis ses vœux pour faire entendre la parole du conseil de quartier, sans succès.

Gérard Lansale, membre du conseil de quartier et d’EELV, raconte à se sujet : « Nous avons proposé des idées pour mieux organiser la place et prendre en compte les rues adjacentes, notamment la rue Orfila qui se déverse sur la place Martin Nadaud, à même pas 100 mètre. Rien y fait. Le projet à été imposé telle quelle et personne de l’arrondissement n’as été entendu. Le projet est une catastrophe, une perte de temps et d’argent. »

Les débuts du projet

C’est en 2017, après une concertation de près de deux ans, que le projet final prend place. Les débuts des travaux eux, commenceront début 2019, pour finir fin décembre.

Initialement, le projet de la Mairie de Paris était de rénover 7 places importantes de la ville dont la place Gambetta, la place de la Nation et la place de la Bastille. Le but était simple : embellir ces espaces fortement fréquentés, optimiser la circulation pour les vélos et les piétons, et créer de nouveaux espaces vert.

La mairie de Paris impulse le projet, tandis les mairies d’arrondissement disposent d’un pouvoir décisionnaire important. Les projets de place ont étés ouvert à consultation à la population, c’est ce qui c’est passé dans le XXe, notamment avec des débats au sein du conseil de quartier Gambetta, que la mairie n’a pas prise compte.

Le projet de rénovation, un échec

Entre l’installation de bancs dangereux pour les piétons, et les pistes cyclables mal ajuster et mal indiqué, certains commerçants ont même dû se décaler ou changer d’endroit, c’est la cas de ce kiosquier, qui a vu son stand s’installer devant une piste cyclable : « On m’a imposé de décaler mon kiosque de 10 mètres, je n’ai pas eu le droit à la parole, je n’ai même pas pu donner mon avis. Je ne pense pas que cela dérange mes clients habituels et mon affaire, mais cela peut déranger la circulation des vélos et des piétons. Vous sortez de ma boutique vous êtes sur une piste cyclable, c’est dangereux. »

La circulation difficile des voitures, camions, bus et scooters

« Auparavant, c’était déjà compliqué de circuler, aujourd’hui c’est devenu un vrai calvaire. La circulation était difficile aux heures de pointes, elle l’est à présent tout le temps, sans parler des grèves qui accentues les bouchons. » explique, Khalifa, un utilisateur régulier du scooter dans Paris.

Cela engendre notamment une augmentation de la pollution et un rejet des travaux effectués par les usagers du lieux.

Cet échec de transformation est entrain de devenir un des enjeux majeurs pour les prochaines élections municipales de mars 2020.

Maël L. Nicolas

plan de la place Gambetta © ThingLink

[ANTONY] Où en est le poulailler ?

Le 5 décembre la mairie d’Antony (Hauts de Seine) a révélé le résultat de la sélection au budget participatif. Dix-neuf lauréats ont été choisi, mais le chemin n’est pas terminé pour que les subventions soient accordées.

Un poulailler urbain pour recycler : C’est l’idée originale de Christiane, une antonyenne de longue date et amoureuse des animaux. Elle voudrait qu’une dizaine de poules soit nourri par les citadins volontaires grâces à leurs déchets alimentaires. En échanges, ceux-ci pourront récupérer les œufs produis par les gallinacés. « Avec une cocotterie de 10 poules on pourrait recycler 1,5 tonne de déchets par an et produire 2000 œufs. » Annonce fièrement la retraitée. Mais le projet coûte cher, en argent et en temps. La mairie propose d’accorder 40 000 euros pour la cocotterie de Christiane, mais c’est encore sous réserve de trouver une structure accompagnante. « Idéalement il faudrait une association locale formée de bénévoles de la ville pour s’occuper de la collecte des déchets et de la mise à disposition de œufs. On en discute avec la porteuse du projet, elle pourrait aussi faire appel à une structure déjà existante » confit Alexis, directeur de communication à la mairie d’Antony.

La bonne idée

La ville présente le budget participatif en une punchline : « vous proposez, nous réalisons ». https://www.ville-antony.fr/budget-participatif-2019 Tous les citoyens d’Antony, peuvent proposer une idée de projets à mettre en place dans presque tous les domaines. Christiane a ainsi dix-huit alter égo dont pierre qui veut mettre en place des abris à hérissons dans la ville, ou Marcia, qui veut faire installer des stations de fitness en accès libre dans le parc. Leurs projets ont été étudiés par un comité composé d’élus locaux, parmi cent-soixante-dix autres. Puis soumit au vote des citoyens parmi les soixante-dix-huit projets alors validés.

La mairie, elle, finance les projets grâce à 500 000 euros alloués pour cela. Elle fournit aussi des conseils et des ateliers pour les lauréats mais ne réalise pas les projets elle-même.

La réalité

Trop coûteux en temps, la mairie laisse la mise en place des projets à d’autres. Les auteurs des projets, sont des amateurs pour la plupart, non formé à la gestion de projet ni à la mise en place d’une structure. Iels ne peuvent donc prendre en charge leur projet.

De plus, la maire veut s’assurer que les bénéfices du projet retomberont dans sa ville. Elle veut donc que le projet, soit soutenue par une structure déjà existante, qu’il s’agisse au mieux d’un groupe de bénévole citoyens ou d’une association locale. Mais cela n’est pas toujours facile à trouver.

Christiane a de la chance, une structure ressemblant à son projet existe déjà : Le cocotarium. Un dispositif mis en place dans six villes d’Ile de France. Cependant, ce dispositif étant externe à la ville d’Antony, des négociations doivent encore avoir lieu.

Pensé pour le bien être des poule et adapté au règlement sur le mobilier urbain, le cocotarium s’inscrit dans une démarche de préservation de l’environnement.

Comme elle, d’autres projets orphelins sont sur la sellette. Selon la mairie, la décision finale sera rendue en février 2020

Juliette MORENO