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JO 2024: « La Seine-Saint-Denis va péter le score »

[Interview] A la rencontre de Slimane Tirera, directeur général de NewVO Radio,  également chef de projet d’engagement citoyen pour le comité d’organisation des jeux olympiques et paralympiques pour Paris 2024. Un spinassien altruiste qui n’hésite pas à ce dévoué aux autres, en quête de soi.

Agence : Pouvez-vous nous en dire plus sur les JO 2024?

Slimane Tirera : Ça fait 100 ans qu’on n’a pas eu les jeux d’été et de mon vivant il n’y aura pas d’autres jeux, c’est historique. Quand l’opportunité s’est présentée je l’ai saisi et j’ai été choisi. C’est beaucoup de boulot, c’est beaucoup de bonnes choses, voir des clubs, des citoyens, des collectivités, de la bonne humeur. Je vois déjà tous les effets indirects des jeux et je trouve ça cool. Il y a une évolution, une mutation, ça bouge, ça évolue positivement, du coup, il y a une bonne énergie. C’est ça qui m’attire et c’est un challenge parce qu’on y sera plus après les jeux.

En quoi consiste votre travail ?

ST: Je fais parti du pôle héritage matériel. Il y aura plusieurs pôles pour Les JO 2024. Notre rôle est d’organiser les villages où se dérouleront les jeux et où seront accueillis les spectateurs. Il y a notamment un village olympique/paralympique entre l’île saint Denis et Saint Ouen, un autre village olympique et paralympique dans lequel seront réunis 4000 athlètes. Un village dédié aux médias sera mis en place, tout comme un site aquatique et des villages dédiés aux autres sports de la compétition. Ma mission est aussi de rassembler la population et le sport. D’assurer une dimension sociale dans le sport, en mêlant le sport à  l’éducation, l’inclusion et la santé.

Et après ?

ST: Après les jeux, le challenge c’est de se dire « les jeux sont passés putain, on a réussi. ». On a embarqué les citoyens, il y en a qui ont vu les matchs, ils ont découvert de nouvelles pratiques sportives et d’autres ont découvert les jeux paralympiques, parce qu’ils pensaient que les personnes en situation de handicap ne peuvent pas faire de sport ou avoir de médaille d’or. Ils vont voir toute la dynamique qu’on mène de maintenant jusqu’aux jeux. Et c’est la première fois qu’un comité d’organisation prépare, autant en avance les jeux avec les citoyens.

un spinassien altruiste et engagé

Qu’est-ce que ça va apporter à la Seine-Saint-Denis dans la durée ?

ST : C’est partagé, il y a image négative parce qu’on est un territoire « jeunes » et pauvre mais il y a aussi de formidables ressources. Des personnes qui s’en sont sortie, qui crée des entreprises, une terre de champion. On ne valorise pas assez ce qui ce fait de bien, on voit pleins de choses positives, des champions, des avocats, des médecins ou des personnes avec des haut postes à responsabilité. On parle plutôt les côtés négatifs et du coup l’apport des jeux c’est de valoriser les bonnes initiatives dans le domaine du sport mais pas que. Il y a plein de choses à valoriser, du patrimoine qui est classé, la gastronomie, des gens qui réalisent des films comme mon ami Waël Sghaier avec « mon incroyable 93 » où il montre une autre facette du département. On accueille un peu le monde. Différentes ethnies, beaucoup de diversité et ça crée du lien et de la confiance.Des nouvelles infrastructures, des transports qui vont être améliorés. La Seine-Saint-Denis, est un département multiculturel, très diversifié et dynamique. Il y aura tous les médias du monde, elle va rayonner. C’est l’un des plus grands événements planétaire. Tout le monde va voir la Seine-Saint-Denis, ce n’est pas que la pauvreté, la délinquance, ils vont avoir une bonne image des habitants.

 Parlez-nous de l’Unef, qu’est-ce que cela vous à rapporter ?

ST : Je me suis engagé à l’université j’étais bénévole à l’Unef, J’ai été responsable nationale des étudiants de SOS racisme avec le service civil. j’étais salarié, coordinateur des réseaux de la maison des potes. J’ai créé une association, « jeunesse en mouvement » (anciennement « politique et lycée ») qui n’existe plus parce qu’on est plus jeune (rires) on a passé 30 ans c’est bon ça sert à rien de créer une association qui s’appelle jeunesse en mouvement alors que tu n’es plus jeune, et grâce à laquelle j’ai créé New Vo. On a créé une association qui s’occupe d’erasmus de la fac de paris 13 Villetaneuse, une branche vacance qui organise des séjours de ski. On soutenais des projets et micro projets avec des jeunes qui ont maintenant créé leur propre structure, association, événements…

« Comment aider les gens qui habitent nos quartiers ? »

ST : Avec un groupe on se connaît depuis le lycée on s’est dit comment aider nos gars, ceux qui n’ont pas la chance d’avoir un réseau, de connaître les gens. Il y a des artistes de quartiers qui aimeraient bien aller sur des scènes mineures qu’on a à Épinay. On faisait des voyages dans toutes les institutions républicaines avec des jeunes qui rencontraient des élus, ils faisaient des débats pour qu’ils comprennent c’est quoi des élections.

On voit que vous êtes dévoué aux autres, aider les autres a-t-il un prix?

ST : Toujours, toujours… déjà le temps passé. Tu dois faire des choix, au lieu d’aller au cinéma tu aides un jeune à avoir une alternance, un emploi ou autres. Tu passes plus de temps au travail pour aider au mieux les gens, tu bosses en décaler et tu bosses les week-ends. Il faut que j’aille au contact, il faut que je voie et il faut que les gens aussi voient que tu’es engagé sinon ça ne se fait pas. rien ne se font si tu es derrière un bureau. Nous c’est des secteurs qui marchent à la confiance, le sacrifice de ta vie privée il est là, les potes, la famille tu les vois moins souvent. Tu fais des choix, c’est toi qui priorises. Il faut l’avoir en tête, je n’appelle pas ça des sacrifices, je l’ai choisie, c’est moi qui ai décidé de faire un choix libre et consenti de me dire « je préfère faire ça que ça »

« Savoir pourquoi je m’engage. C’est ça mon moteur. »

Qu’est-ce qui vous motive ?

ST : Qu’il y ait des résultats. Positifs… ou négatifs. Même dans les choses qui n’ont pas marché on ait sorti quelque chose de positif. Il faut voir le négatif en amélioration. L’échec fait partie de l’apprentissage.

Mes vrais modèles ce sont mes parents, mais, une voisine me rappellerait que quand j’étais petit, j’ai vu Kofi Annan à La tribune de l’ONU qui parlait et j’ai dit « je veux devenir comme lui », il m’a beaucoup inspiré par son calme, sa sérénité, son charisme. C’est dur de gérer une Onu je l’ai compris en grandissant quand j’étais petit, je me disais « wow c’est égal à la super ligue des super héros » sachant qu’à l’époque il n’y avait pas de figure noire qui en jetait à part dans le sport et la musique mais ça ne m’intéressait pas.

Êtes-vous la personne que vous vouliez être plus jeune?

ST : Ouais moi je suis content, je n’ai pas dévié de ce que je voulais. Sauf si la mort vient, je suis content.

Y a t-il une cause qui vous tient particulièrement à cœur?

ST : En fait, ce n’est pas une cause mais plutôt une question. Un moteur qui me dit: continue, c’est de savoir pourquoi je m’engage. C’est ça mon moteur.

Tout me passionne. Qu’est-ce qui fait que je suis autant enthousiaste même dans des sujets que je ne connais pas? Ça, je n’en sais rien. Et c’est ça le vrai sujet à savoir pourquoi je m’engage et ça je ne sais pas, peut-être que je le saurais un jour. C’est une quête, j’avance.

Pour moi tout le monde est engagé naturellement, il n’y a pas de gens qui son inné pour l’engagement je pense que c’est en tout le monde et c’est ça qu’il faut réveillé. Par les structures où j’ai été, c’est de chercher les outils pour « faire passer du sous-sol au rez-de-chaussée » les gens et après ils ont les clés pour monter les étages. Mon objectif c’est d’être un humain meilleur, je suis un humain quelconque, n’importe qui peut être comme je suis, je suis normal.

Mariame Soumaré

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