Le 5 décembre la mairie d’Antony (Hauts de Seine) a révélé le résultat de la sélection au budget participatif. Dix-neuf lauréats ont été choisi, mais le chemin n’est pas terminé pour que les subventions soient accordées.
Un poulailler urbain pour recycler : C’est l’idée originale de Christiane, une antonyenne de longue date et amoureuse des animaux. Elle voudrait qu’une dizaine de poules soit nourri par les citadins volontaires grâces à leurs déchets alimentaires. En échanges, ceux-ci pourront récupérer les œufs produis par les gallinacés. « Avec une cocotterie de 10 poules on pourrait recycler 1,5 tonne de déchets par an et produire 2000 œufs. » Annonce fièrement la retraitée. Mais le projet coûte cher, en argent et en temps. La mairie propose d’accorder 40 000 euros pour la cocotterie de Christiane, mais c’est encore sous réserve de trouver une structure accompagnante. « Idéalement il faudrait une association locale formée de bénévoles de la ville pour s’occuper de la collecte des déchets et de la mise à disposition de œufs. On en discute avec la porteuse du projet, elle pourrait aussi faire appel à une structure déjà existante » confit Alexis, directeur de communication à la mairie d’Antony.
La bonne idée
La ville présente le budget participatif en une punchline : « vous proposez, nous réalisons ». https://www.ville-antony.fr/budget-participatif-2019 Tous les citoyens d’Antony, peuvent proposer une idée de projets à mettre en place dans presque tous les domaines. Christiane a ainsi dix-huit alter égo dont pierre qui veut mettre en place des abris à hérissons dans la ville, ou Marcia, qui veut faire installer des stations de fitness en accès libre dans le parc. Leurs projets ont été étudiés par un comité composé d’élus locaux, parmi cent-soixante-dix autres. Puis soumit au vote des citoyens parmi les soixante-dix-huit projets alors validés.
La mairie, elle, finance les projets grâce à 500 000 euros alloués pour cela. Elle fournit aussi des conseils et des ateliers pour les lauréats mais ne réalise pas les projets elle-même.
La réalité
Trop coûteux en temps, la mairie laisse la mise en place des projets à d’autres. Les auteurs des projets, sont des amateurs pour la plupart, non formé à la gestion de projet ni à la mise en place d’une structure. Iels ne peuvent donc prendre en charge leur projet.
De plus, la maire veut s’assurer que les bénéfices du projet retomberont dans sa ville. Elle veut donc que le projet, soit soutenue par une structure déjà existante, qu’il s’agisse au mieux d’un groupe de bénévole citoyens ou d’une association locale. Mais cela n’est pas toujours facile à trouver.
Christiane a de la chance, une structure ressemblant à son projet existe déjà : Le cocotarium. Un dispositif mis en place dans six villes d’Ile de France. Cependant, ce dispositif étant externe à la ville d’Antony, des négociations doivent encore avoir lieu.

Comme elle, d’autres projets orphelins sont sur la sellette. Selon la mairie, la décision finale sera rendue en février 2020
Juliette MORENO