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[INTERVIEW] « Il y a peu de journalistes noirs dans les médias mainstream »

Jeune femme noire résidant sur Paris Adiaratou Diarrassouba est cofondatrice de « L’ Afro ». Partant d’un constat elle fonde avec son binôme un média qui informe sur l’afro-descendance en passant par des thématiques culturel, politique ou artistique. L’Afro est également à l’origine du « Fraîches Women festival » marrainée par la réalisatrice, pilier du hip-hop et directrice artistique Leïla Sy.

Co-fondatrice d’un site qui promeut la culture afro-descendante « L’afro ». D’où vous êtes venu l’idée de fonder ce site ?

Je ne sais pas si c’est vraiment la promotion qu’on fait c’est plus de l’information, l’idée est venu du fait avec mon binôme Dolores Bakela également journaliste afro-descendante comme moi on a commencé à travailler ensemble en 2015 sur une rubrique les nuits afro parisienne pour le media « Afriscope» et on voulait chacune de notre côté faire quelque chose de beaucoup plus large mais on ne savait pas trop comment le faire. Et vu qu’on travailler bien ensemble on s’est dit pourquoi pas lancer un média qui raconte tout ce qu’il se passe chez les afro-descend en termes de politique, culturel, artistique. On avait aussi envie de mettre en place des espaces de discutions pas que sur internet mais aussi des espaces physiques pour que les gens puissent se rencontrer peu importe la génération parce que tout le monde n’est pas sur internet. On voulait avoir les deux.

Pourquoi il était important pour vous de mettre en valeur la culture Afro ?

Pour nous c’était important de partager de l’information sur les population afro-descendante même sur d’autre culture ou communauté parce que on a chacune travailler dans des médias mainstream ou spécialisé et on s’est rendu compte qu’il n’y avait pas beaucoup de place pour ça ou alors c’était toujours le même pers interrogé sur ses questions-là. On avait envie de montrer qu’il avait plusieurs voies, être afro-descendants ou noir il y’a pas de définition type. Et notre but était de montrer la diversité.

Il n’a pas été difficile pour vous de vous faire une place en tant que noir dans ce milieu ?

J’ai un parcours pas forcement classique j’ai été former à l’université ce que je remarque en général les rédactions ne sont pas diversifié. Il y a peu de journalistes noirs dans les médias mainstream c’est plus compliqué et je me pose la question de la représentation « comment se fait-il qu’on reproduise toujours les mêmes model partout » et ça commence déjà les école

D’où vous vient cette sensibilité pour les minorités invisibilisées ?

Au collège j’étais frappée par le manque de représentation des afro-descendants dans les médias, à la Télé c’est toujours les mêmes visages, et dans les livres d’histoire, alors que des choses ont été faites par des afro-descendants. J’étais curieuse de voir ce qu’on ne nous montrait pas sur leurs œuvres, surtout dans l’audiovisuel. Puis avec la rencontre de Dolorès qui a les mêmes motivations que moi ça a boosté l’envie de faire quelque chose.

La dernière fois on était en sortie à l’AFP, on a remarqué qu’il avait peu de noirs dans leurs locaux. Vous avez un avis sur le fait que les jeunes n’osent pas postuler dans des grandes écoles ou candidater dans des grandes entreprises ?

Je pense qu’il y a plusieurs choses premièrement tout le monde n’est pas au courant qu’on peut faire une formation de journaliste sans débourser 6 000euros par an ceux qui sont au courant gagnent de l’avance sur les autres ensuite même quand y a des journaliste noir, arabe ou asiat qui sortent de ses écoles là question c’est ou il se trouvent après. Moi parfois j’entends « qu’on n’en connait pas »
Ce métier  est très fermer la majorité des gens viennent de certains milieu donc il ne savent pas ce qu’il se passe

Comment votre média afro comptent bousculer le paysage médiatique français ?

Pour l’instant on ne chamboule pas grand-chose car on est deux on n’a pas beaucoup de moyen, on propose juste autre chose tout en gardant notre expertise de journaliste. Parce que souvent les gens quand ils voient « blog » ils se disent qu’on est des blogeuses alors que c’est deux métiers différents. On utilise un support blog parce que quand on a commencé c’était la chose la plus simple à utiliser et à gérer.

Quels sont vos évolutions sur le long terme ?

Dès le début on a fait des évènements sur Paris de façon régulière, des débats, des concerts. Depuis 2 ans on a un festival qui s’appelle « Fraiches Women Festival » ce festival c’est quelque chose qu’on aimerait développer et voir grandir. Faire quelque de chose de plus grand pour pouvoir faire venir des gens d’un peu partout, des outres mer, d’Afrique, d’Europe, pour pouvoir avoir des discutions un peu plus globale

Quels sont vos moyens pour développer ce festival ?

On en plein dedans, on essaye de voir si on peut trouver des sponsors ce n’est pas facile. Mais le principale but qu’on essaye d’atteindre pour l’instant. Parce que à côté on travaille en temps que journaliste et ça nous ne permet pas de tout financer

Quels ont été les retombées positive et négative de « Fraiches Women Festival » ?

On a eu des retours plutôt positifs du public et des intervenantes. Surtout pour le premier festival, les intervenantes ont pris des risques car elles ne savaient pas si les gens allaient se déplacer ou comment ça allait se passer. Globalement on a eu de bon retour, ce qu’on nous a demander c’était plus sur des aspects techniques comme par exemple que certaines salles soient mieux sonorisées.

Qu’est-ce que vous prévoyez pour les prochaines éditions ?

On est en pleine réflexion sur le prochain festival, on veut le développer. On a fait les festivals à Paris pour des raisons pratiques mais on a toujours voulu aller en province, DOM-TOM et surtout l’Afrique.

Marrainée par Leila Sy (une réalisatrice et activiste française) comment cette collaboration s’est -elle faite ?

Avec mon binôme quand on a commencé à faire le site on a interviewer beaucoup de femmes, Dolores a interviewé Leila Sy. Elle a accepté nous rencontrer et participer à notre premier événement public c’était un débat sur Paris sur la question de l’identité afro-français est ce que ça existe ?  Elle est venue face au public répondre aux questions. Et par la suite Leila Sy nous a dit qu’elle aimait beaucoup ce qu’on faisait qu’elle nous suivait de près. Et quand on a eu l’idée du festival on réfléchissait à qui on pouvait avoir comme visage / représente de ce festival et on a direct pensé à Leila Sy. C’est la première qui nous a fait confiance en sachant que c’est quelqu’un de très discret, elle n’aime pas trop se montrer. Elle fait les choses avec le cœur et a accepté directement d’être le visage pour nos deux éditions. C’était parfait car elle est vraiment dans l’état d’esprit du festival

Kimberly Pierre

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